L’absence de muqueuse kératinisée et attachée autour des implants est un facteur de risque pour l’installation d’une péri-implantite. Les auteurs de revues de la littérature sur le sujet concluent qu’une hauteur de muqueuse kératinisée inférieure à 2 mm est une situation à risque pour l’accumulation de plaque bactérienne et la présence d’inflammation péri-implantaire [1-3]. L’absence de vestibule au niveau des crêtes molaires mandibulaires résorbées est également susceptible de gêner le placement de la brosse à dents et ainsi entraver les mesures d’hygiène.
La correction chirurgicale d’un déficit initial en muqueuse kératinisée libre et l’approfondissement vestibulaire peuvent être effectués par une greffe gingivale épithélio-conjonctive ou par un lambeau d’épaisseur partielle pédiculé déplacé apicalement. Selon la situation clinique, cette intervention peut être programmée lors du placement des implants, lors du dégagement chirurgical ou lors d’une intervention pré-implantaire.
Dans les secteurs postérieurs mandibulaires, la présence des insertions des muscles peauciers accentue les difficultés opératoires et peut être une cause d’échec relatif de l’augmentation de largeur de muqueuse kératinisée [4].
Rappels anatomiques (fig. 1)
Le buccinateur s’insère par son chef mandibulaire sur le bord alvéolaire le long des trois molaires [5]. Dans certains cas, le muscle est inséré à quelques millimètres du collet des dents. La muqueuse buccale est fine et fortement adhérente à la face profonde du buccinateur. En dehors du muscle buccinateur, dont l’épaisseur n’excède…