Le clinicien doit avoir une utilisation raisonnée au niveau du bénéfice/risque de chaque molécule afin de limiter les résistances [1]. Les impératifs médico-économiques doivent aussi être respectés par le choix d’un traitement efficace au meilleur prix. Si l’indication est posée le choix de l’antibiotique se fera en fonction de sa diffusion dans la zone infectée, de la sensibilité des germes, de leur localisation, de l’état physiologique du patient, des éventuelles affections dont il souffre et des traitements auxquels il est soumis. Le prescripteur devra s’assurer que le traitement antibiotique sera pris jusqu’au bout.
Critère de décision d’une antibiothérapie
Particularités du contexte buccal
L’ensemble des germes de la cavité buccale forme le microbiome des plus complexe et divers du corps humain. En fonction du terrain et de la virulence bactérienne, une manifestation infectieuse locale peut directement ou dans un deuxième temps engendrer une infection locorégionale, générale et une bactériémie. Le bon réflexe n’est pas de penser en premier lieu aux antibiotiques. Le clinicien doit d’abord s’assurer de l’origine de l’infection. Le diagnostic différentiel doit être fait avec les affections virales, mycosiques ou parasitaires.
L’intervention des antibiotiques ne permet que de suppléer les défenses immunitaires pour faire régresser l’infection locale. L’antibiothérapie doit être accompagnée d’un geste local visant à désorganiser le biofilm bactérien. À l’inverse, une antibiothérapie peut engendrer la sélection d’une communauté microbienne opportuniste par le déséquilibre de la flore commensale mais aussi la sélection de bactéries résistantes. Ainsi, la notion de charge bactérienne est importante à définir. Elle évalue cliniquement par le relevé de l’indice de plaque ainsi que l’indice gingival. Le contrôle de plaque, les gestes de drainage et d’antisepsie sont à prioriser.