Dans certaines situations cliniques d’usure dentaire essentiellement localisée au secteur antérieur, c’est-à-dire sans aucune, ou avec de faibles atteintes postérieures, il existe plusieurs solutions pour effectuer les restaurations des volumes dentaires perdus.
Le praticien a la possibilité d’opter pour une surélévation des secteurs postérieurs au moyen de tables tops, afin de recréer un espace anatomique antérieur, et ainsi pouvoir effectuer les restaurations antérieures dans une démarche conservatrice. Cette approche ultraconservatrice se fait ainsi au bénéfice des dents qui ont déjà perdu une partie de leur volume initial. Cette solution semble, pour cette raison, pertinente, mais impose par ailleurs une intervention sur des dents qui n’ont pas de problème intrinsèque, entraînant un surcoût financier et biologique pour le patient, avec des complications possibles à court, moyen et long terme, dont on peut raisonnablement se poser la question de leur caractère indispensable.
Nous proposons donc, dans cet article, une alternative thérapeutique qui compile l’avantage de ne pas être plus délabrante au niveau antérieur avec celui d’éviter les inconvénients de la modification par adjonction de pièces en céramique au niveau des dents postérieures. Elle entre complètement dans le cadre de l’approche du gradient thérapeutique présentée en 2009 par Gil Tirlet et Jean-Pierre Attal [1].
Le principe de Dahl
Cette approche découle du « principe de Dahl ». Bjørn L. Dahl, universitaire norvégien de la faculté dentaire d’Oslo, du département de prothèse, a notamment réalisé un travail en collaboration avec Olaf Krogstad et Kjell Karlsen, s’étalant du milieu des années 1970 [2] au milieu des années 1990 [3-5], dans lequel a été proposée une autre façon d’aborder le sujet de l’érosion/usure. Le principe consiste à se servir d’une surélévation, par le biais d’une petite plaque amovible…