Les connaissances scientifiques sont différentes des autres formes de connaissances, car elles sont démontrables, objectives et reproductibles. L’expérience personnelle, telle qu’elle peut être rapportée par des séries de cas par exemple, est nécessaire à notre évolution et offre souvent de nouvelles pistes d’amélioration à notre métier. Mais son caractère ponctuel, la tendance à ne montrer que ce qui fonctionne, et l’influence du vécu et des croyances individuelles dans son interprétation, ne permettent pas de l’ériger comme preuve. La méthode scientifique n’écarte pas l’intérêt de l’expérience personnelle, mais vient l’étayer afin de la transformer en preuve valide. Les connaissances scientifiques ont en effet pour point d’origine la formulation d’une théorie, dite hypothèse, souvent issue d’un mélange entre les connaissances antérieures et l’expérience personnelle. Mais cette théorie sera soumise à des méthodologies d’observation et d’expérimentation strictes, utilisant des outils objectifs, qui vont permettre de la confirmer ou de l’infirmer, de manière à s’approcher le plus possible du réel [2]. La théorie est validée lorsqu’elle est éprouvée par de nombreuses études scientifiques bien menées. Elle entrera alors dans notre pratique clinique courante.
La littérature médicale est aujourd’hui extrêmement riche, et il convient à la fois de connaître les moyens d’accéder à une littérature de qualité, mais également d’avoir les outils nécessaires pour appréhender correctement les articles scientifiques. En effet, si les études publiées doivent respecter la méthode scientifique, des écarts dans la méthodologie sont souvent introduits pour des questions de faisabilité et vont influencer les résultats. Le lecteur doit pouvoir repérer ces écarts dans la méthodologie, et savoir interpréter les résultats en conséquence, de manière objective, indépendamment…