Une introduction complémentaire à la médecine dentaire du sommeil

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  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°1 - 15 mars 2022 (page 22-28)
Information dentaire
La médecine dentaire du sommeil se focalise classiquement sur les troubles respiratoires liés au sommeil, tels que le ronflement et le syndrome d’apnée obstructive du sommeil. Cependant, la pratique quotidienne montre que d’autres troubles du sommeil concernent également l’odontologie, notamment les douleurs orofaciales en lien avec le sommeil, la xérostomie, l’hypersalivation, le reflux gastro-œsophagien et le bruxisme. Une nouvelle définition de la médecine dentaire du sommeil qui englobe tous les aspects du diagnostic et du traitement de ces troubles a donc été mise au point. Cet article décrit les raisons de ce développement et présente l’état actuel de la discipline qu’est la médecine dentaire du sommeil. Les différents troubles du sommeil qui concernent l’odontologie sont également décrits brièvement, avec un accent particulier sur les interrelations les plus marquantes.

La discipline odontologique « médecine dentaire du sommeil » est résolument pluridisciplinaire et elle exige des professionnels impliqués un important savoir-faire médical, dans des domaines spécialisés comme l’oto-rhino-laryngologie, la neurologie, la pneumologie, la médecine interne et la psychiatrie.

Cette discipline complexe présente un intérêt particulier pour les chirurgiens Oraux et maxillo-faciaux (OMF), les orthodontistes, les spécialistes de la médecine bucco-dentaire et des pathologies orales, les spécialistes de la douleur orofaciale et les chirurgiens-dentistes spécialisés dans la médecine du sommeil, alors que les médecins ont également besoin d’une connaissance plus approfondie en médecine dentaire du sommeil afin de fournir les meilleurs soins possible aux patients dans un contexte pluridisciplinaire [1,2].

Bien que le diagnostic et le traitement des troubles du sommeil relèvent de la médecine, certains troubles du sommeil concernent l’odontologie. Ceci est particulièrement le cas dans les pays où les personnes consultent régulièrement (e.g. chaque année) leur chirurgien-dentiste, ce dernier pouvant être en mesure, par exemple, d’identifier les facteurs de risque ou les conséquences de certains troubles du sommeil au niveau de la cavité buccale ou de l’appareil manducateur, ou de procéder à un dépistage à l’aide de questionnaires contribuant ainsi au processus de diagnostic. L’importance de cette contribution est illustrée par le fait que plus de 80 % des personnes atteintes d’Apnée obstructive du sommeil (AOS) ne sont pas diagnostiquées [3], ce qui a d’énormes conséquences pour le patient, son entourage et la société dans son ensemble. Le chirurgien-dentiste peut également jouer un rôle dans le traitement de certains troubles du sommeil, que le patient soit adressé ou non par un médecin généraliste ou un médecin spécialiste. Enfin, certains traitements des troubles du sommeil ont…

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