Une histoire de HPV !

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 31-33)
Information dentaire
Les HPV (human papilloma virus) ou papillomavirus humains constituent un groupe comportant plus de 200 types de virus dont environ 120 ont été identifiés et séquencés. Certains génotypes infectent la peau, d’autres la muqueuse génitale, anale ou buccale ; quelques-uns peuvent intéresser aussi bien la peau que la muqueuse. On distingue trois groupes : les HPV de types cutanés (HPV-1, 2, 3 ...), les HPV de types cutanéo-muqueux à potentiel cancérigène faible (HPV-6 et 11) et les HPV de types cutanéo-muqueux à potentiel cancérigène élevé (HPV-16 et 18 principalement, mais aussi 31, 33…). Dans la cavité buccale, on retrouve surtout les HPV-6 et 11 qui se traduisent le plus souvent par un papillome, plus rarement par un condylome acuminé chez les sujets immunodéprimés.

CAS 1


Motif de la consultation. Patientde 48 ans venu consulter pour une lésion sur la pointe de la langue.

Histoire de la maladie. Depuis 3 mois, le patient a constaté l’apparition d’une petite tumeur qui a augmenté progressivement de taille.

Interrogatoire. Le patient était en bonne santé et n’avait pas d’antécédent médico-chirurgical. L’augmentation de volume s’est faite de façon asymptomatique et il n’y a jamais eu d’épisodes de douleurs ni de saignement.

Examen clinique. A 1,5 cm de la pointe de la langue, dans la région para-médiane droite, on observait une tumeur pseudo-pédiculée, arrondie, de 4 mm de diamètre, de couleur rose pâle, dont la surface était recouverte de courtes digitations. Il s’agissait d’une lésion unique, le reste de la muqueuse buccale avait un aspect normal. Il n’y avait aucune lésion cutanée.

Examen paraclinique. La lésion a été excisée et l’examen histopathologique de la pièce d’exérèse a montré qu’elle était constituée par une prolifération épithéliale bénigne constituée de projections papillaires exophytiques, revêtues par un épithélium malpighien focalement kératosique. L’épithélium était hyperplasique mais non dysplasique. Les projections papillaires étaient centrées par un axe conjonctivo-vasculaire pratiquement dépourvu d’infiltrat inflammatoire. On notait l’absence de koïlocytes (kératinocytes à noyau modifié, entouré d’une vacuole claire, qui traduisent la présence de HPV) et l’étude immunohistochimique avec un anticorps anti-HPV montrait, sur un seul niveau de coupe, quelques cellules marquées.

Synthèse. Le papillome se présente habituellement comme une tumeur exophytique unique, asymptomatique, pédiculée ou pseudo-pédiculée dans 75 % des cas. Il siège le plus souvent sur le voile du palais ou la langue. Sa croissance est assez rapide mais reste limitée, sa taille dépasse rarement 1 cm.

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique

Thèmes abordés