Une ulcération définit une perte profonde de muqueuse. Ce type de lésion présente un fond situé en dessous des plans adjacents non atteints et peut laisser une cicatrice après guérison. Sur le plan histologique, il s’agit d’une perte de substance qui intéresse tout l’épithélium et une partie du chorion superficiel ou profond.
Ces principales caractéristiques cliniques et histologiques permettent de différentier l’ulcération de l’érosion et de la perte de substance totale (fig. 1). Concernant l’érosion, la perte de substance est superficielle, épithéliale avec ou sans atteinte de la membrane basale ; le fond de la lésion est alors pratiquement au même niveau que les bords muqueux adjacents d’apparence saine ; hormis quelques exceptions, aucune cicatrice ne se forme après cicatrisation. Le stade ultime de l’ulcération est atteint lorsque la totalité du chorion est détruit, avec pour conséquence l’exposition du tissu sous-jacent (muscle, os, surface radiculaire).
En fonction des processus étiopathogéniques à l’origine de la destruction tissulaire, une ulcération peut apparaître d’emblée ou se former après aggravation d’une érosion ; son évolution peut ou non se traduire par une perte de substance totale.
Etiopathogénie
De nombreux mécanismes étiopathogéniques peuvent générer une ulcération. Ils ont tous en commun d’altérer le processus cicatriciel et les réponses immunes innées et adaptatives en grande partie à l’origine de la destruction tissulaire (fig. 2) :
• une infection : une fois avoir pénétré dans une muqueuse, un agent infectieux (ex : bacille de Koch) est capable de bloquer les fonctions cellulaires tout en exacerbant les mécanismes de défenses,
• une tumeur maligne : la naissance et l’évolution d’un cancer dérégulent profondément les mécanismes de l’immunité (ex : carcinome épidermoïde),
• un traumatisme :…