Ulcération labiale chronique méfiez-vous !

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 31-33)
Information dentaire
Les ulcérations constituent des lésions fréquentes de la muqueuse buccale.
Elles sont le plus souvent bénignes et avant tout dues à des traumatismes d’origine dentaire ou prothétique ; la pathomimie représente une étiologie exceptionnelle.
Toute ulcération chronique, surtout si elle repose sur une base indurée, doit faire suspecter un carcinome épidermoïde, même si l’aspect n’est pas caractéristique.

CAS 1

Motif de la consultation.
Homme (paysan) de 69 ans, en bonne santé, qui n’a pas encore cessé toute activité. Il est venu consulter sur les conseils de son médecin traitant.

Histoire de la maladie.
Depuis 6 mois, présence d’une ulcération sur la demi-muqueuse labiale inférieure, qui a augmenté progressivement de taille.

Interrogatoire.
Le patient était en bonne santé et n’avait pas d’antécédents médico-chirurgicaux. Il n’avait fumé que modérément pendant quelques années dans sa jeunesse. Comme la lésion était parfaitement indolore, le patient ne s’était pas inquiété. Initialement, la lésion était de plus petite taille et elle était totalement recouverte par une croûte, que le patient arrachait régulièrement.

Examen clinique.
Il s’agissait d’une lésion labiale ulcéro-bourgeonnante para-médiane droite, de 8 mm de diamètre, recouverte en partie de croûtes, reposant sur une base indurée. Il n’y avait pas d’autres lésions cutanéo-muqueuses ni d’adénopathies cervico-faciales. Un examen attentif de la demi-muqueuse labiale inférieure montrait différents remaniements (kératose de surface, cheilite squameuse, disparition de la limite cutanéo-muqueuse) qui faisait évoquer une cheilite actinique.

Examen paraclinique.
Comme l’aspect clinique est assez caractéristique d’un carcinome épidermoïde, il a été décidé de réaliser d’emblée l’exérèse de la lésion.

Synthèse. L’examen histopathologique de la pièce d’exérèse (exérèse en V) a montré qu’il s’agissait d’un carcinome épidermoïde bien différencié, développé sur une cheilite actinique. Les limites de l’exérèse passaient en tissu sain. L’examen tomodensitométrique a permis de confirmer l’absence de métastases ganglionnaires. La cicatrisation s’est effectuée normalement et, au 6e mois, la cicatrice était à peine visible. Des examens de contrôle réguliers ont été effectués pendant 3 ans : il n’y a pas eu…

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