Cas 1
Motif de la consultation. Patient d’origine turque, âgé de 56 ans, qui est venu demander un avis spécialisé pour une ulcération labiale chronique car sa persistance l’inquiète.
Histoire de la maladie. Depuis 2 ans, présence d’une ulcération chronique, non douloureuse, sur la demi-muqueuse labiale inférieure droite, qui a augmenté progressivement de taille malgré les différents traitements topiques prescrits par le médecin traitant et un ami pharmacien.
Interrogatoire. Le patient présentait un diabète de type II depuis une dizaine d’années ; il n’avait pas d’autres antécédents médico-chirurgicaux. Il fumait une dizaine de cigarettes/jour depuis environ 35 ans ; il avait toujours fumé des cigarettes avec filtre qu’il mettait au contact des lèvres du côté gauche.
Examen clinique. Sur la demi-muqueuse labiale inférieure droite, on observait une ulcération superficielle, ovalaire, de 1,2 cm dans son grand axe, à fond rouge vif, reposant sur une base indurée qui provoquait un épaississement transversal de la lèvre. La palpation n’entraînait aucune douleur mais la lésion saignait facilement au contact. La demi-muqueuse de la lèvre inférieure présentait des modifications (kératose, plages squameuses) faisant évoquer une cheilite actinique. La palpation ne mettait en évidence aucune adénopathie cervico-faciale.
Examen paraclinique. La biopsie a confirmé le diagnostic de carcinome épidermoïde. L’imagerie n’a retrouvé aucune adénopathie cervico-faciale.
Synthèse. Le carcinome épidermoïde des lèvres est peu lymphophile et il a un bon pronostic, surtout s’il est opéré tôt ; la survie à 5 ans est de l’ordre de 90 % et de 80 % à 10 ans. Le traitement dépend de la classification TNM. Comme il s’agit le plus souvent de cancers aux stades T1N0M0 ou T2N0M0, la chirurgie d’exérèse constitue souvent le seul traitement proposé. Pour ce cas, le traitement a consisté en une résection cunéiforme…