Cas 1
Motif de la consultation. Patiente de 35 ans qui avait une tumeur labiale saignant au moindre contact, voire spontanément.
Histoire de la maladie. Depuis 4 semaines, la patiente présentait une tumeur labiale inférieure qui s’était développée rapidement sur une demi-muqueuse apparemment saine.
Interrogatoire. La patiente était enceinte, à 2 semaines du terme d’une grossesse qui s’était déroulée normalement. Dans les antécédents médicaux, on retrouvait la notion d’allergie à certains aliments et aux pollens, traitée à la demande par un antihistaminique (Zyrtec®) et du solbutamol (Ventoline®). La tumeur labiale était apparue 4 semaines auparavant et avait eu une croissance assez rapide pour atteindre en 2 semaines la taille actuelle. Dès son apparition, elle avait été à l’origine de saignements. Peu fréquents et facilement contrôlés au début, leur fréquence n’a pas cessé d’augmenter tandis qu’ils devenaient de plus en plus difficiles à contrôler.
Examen clinique. Une tumeur charnue, sessile, arrondie, de 6 mm de diamètre, siégeant sur la demi-muqueuse labiale inférieure, à 1 cm de la commissure gauche, était observée. Elle saignait effectivement au moindre contact. De l’acide trichloracétique a été appliqué, dans l’optique de surseoir à l’exérèse jusqu’à la fin de la grossesse. La cautérisation n’a pas permis d’arrêter les saignements et nous avons dû nous résoudre à réaliser l’exérèse sans délai.
Examen paraclinique. L’examen histopathologique a montré que la lésion était constituée par un nodule, siège d’une large ulcération tapissée par un épais enduit fibrino-leucocytaire. Le fond de l’ulcération était constitué par un tissu conjonctif plus ou moins lâche, contenant de nombreux capillaires dont certains étaient verticalisés et entourés par un infiltrat inflammatoire clairsemé, composé de lymphocytes, de plasmocytes et de polynucléaires…