Déjà plusieurs fois évoquées dans cette rubrique, le chapitre des tumeurs gingivales est dominé par les épulis qui sont les lésions dont la prévalence est de loin la plus importante. Pour autant, il serait réducteur, et même dangereux, d’assimiler toutes les tumeurs gingivales à des épulis et de banaliser ces lésions au point de ne pas réaliser d’examen anatomopathologique à la suite de leur exérèse.
Cas 1
Motif de la consultation
Patiente de 29 ans adressée par son médecin généraliste pour avis et prise en charge d’une lésion gingivale d’apparition récente.
Histoire de la maladie
• La patiente décrivait l’apparition d’une lésion gingivale hémorragique, ayant augmenté de volume en quelques semaines.
Interrogatoire
• Il révélait une grossesse physiologique (36 semaines d’aménorrhée) sans antécédent médical notable.
Examen clinique
• À l’inspection, on observait un nodule érythémateux d’environ 1 cm de diamètre, de surface lisse, d’aspect pédiculé, développé aux dépens de la papille gingivale située entre 11 et 12. La palpation du nodule de consistance ferme provoquait un saignement.
Examen paraclinique
• Une radiographie rétro-alvéolaire a été réalisée : il n’y avait ni lésion dentaire ni lésion osseuse. L’examen anatomopathologique de la pièce d’exérèse montrait un épithélium d’aspect normal avec un tissu conjonctif riche en néovaisseaux.
Synthèse
• Il s’agissait d’un angiogranulome de la grossesse ou épulis gravidique. Cette lésion se développe en général après le deuxième trimestre de la grossesse. Comme les autres formes d’épulis, c’est une pseudo-tumeur réactionnelle dont l’origine est un facteur irritatif local qui n’est pas toujours identifié. Les modifications hormonales de la grossesse jouent un rôle de catalyseur sur le développement des épulis. Le traitement repose sur l’exérèse…