Une forte proportion (47 % à 82 %) de la population française présente une maladie parodontale, 8 % à 11 % des patients présenteraient même une forme sévère [1]. Ces pathologies, qui affectent les tissus de soutien de la dent (gencive, ligament parodontal, cément et os alvéolaire), retentissent fortement sur la prise en charge, qu’il s’agisse du dialogue avec le patient, la décision thérapeutique, l’établissement de la chronologie de traitement et le suivi.
Dialogue avec patient
L’entretien clinique permet de cerner le motif de consultation du patient ; deux cas de figure sont à distinguer :
– le patient consulte pour un motif prothétique. Le praticien diagnostique au premier rendez-vous une maladie parodontale en évolution, jusque-là ignorée. La difficulté est d’informer sur la maladie parodontale et sur la nécessité de sa stabilisation avant d’envisager la suite du traitement ;
– l’apparition de signes et symptômes de parodontite motive la consultation du patient. Il faut alors expliquer le caractère chronique de la maladie et ses conséquences : un suivi à long terme et des décisions prothétiques pour la compensation d’édentement ou la réfection de prothèses inadaptées.
La prise de conscience passe aussi par l’établissement d’un diagnostic clinique et radiologique.
La classification de Chicago regroupe toutes les formes de parodontites [2], chacune caractérisée par un grade et un stade. Le stade renseigne sur la gravité et l’étendue de la maladie (tabl. I), tandis que le grade décrit son taux probable de progression (tabl. II).
Tableau I – Sévérité et complexité de la parodontite [2] |
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Stade 1 |
Stade 2 |
Stade 3 |
Stade 4 |
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Sévérité |
Perte d’attache interdentaire au site le plus atteint |
1-2 mm |
3-4 mm |
≥ 5 mm |
≥ 5 mm |
Alvéolyse radiographique |
< 15 % |
15-33 % |
≥ 50 % |
≥ 50 % |
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Dents absentes… |