Traitement prothétique d’une maxillectomie totale

  • Par
  • Publié le . Paru dans Stratégie Prothétique n°4 - 30 septembre 2014 (page 259-270)
Information dentaire
Quelle est la fréquence des tumeurs du maxillaire ?
Quelles sont les étapes de prise en charge d’une maxillectomie totale ?
Pourquoi réaliser plusieurs obturateurs palatins ?

La maxillectomie consiste à faire l’exérèse chirurgicale des deux maxillaires (1).
Dans le cadre d’une exérèse carcinologique, elle représente parmi les pertes de substances des voies aéro-digestives supérieures (VADS) une difficulté majeure pour sa réhabilitation prothétique.
Les tumeurs malignes des VADS se retrouvent le plus souvent chez le patient alcoolo-tabagique (2). Les carcinomes épidermoïdes représentent la majorité de ces tumeurs dont le point de départ se situe au niveau de la voûte palatine et des gencives maxillaires (fig. 1).



La fréquence de cette pathologie est loin d’être négligeable (3). Ainsi, en 2000, plusieurs études ont montré que les tumeurs malignes de la cavité orale sont particulièrement fréquentes en France où leur incidence annuelle a été évaluée à 16 800 hommes et 2 800 femmes sur 19 600 nouveaux cas (1, 4).
Dans un but thérapeutique, plusieurs classifications des pertes de substances ont été proposées (5-10).
Pour une meilleure prise en charge de ces défauts, faire référence à une classification s’avère nécessaire. Celle élaborée en 2005 par Boutault (11) prend en compte le délabrement de l’architecture osseuse, mais aussi le volume du defect, l’état de la denture et propose un pronostic pour chaque réhabilitation. Verticalement, elle concerne l’infrastructure, la mésostructure et la suprastructure de l’architecture de la face, horizontalement toute ou une partie de la voûte palatine.
Cliniquement les conséquences d’une maxillectomie totale sont fonctionnelles esthétiques, psychologiques et physiques, ce qui rend cette chirurgie carcinologique mutilante très handicapante (12, 13).
Citons notamment des difficultés d’élocution, par fuite d’air expiré dans les fosses nasales (14) ; des troubles masticatoires en cas d’absence de dents et des maxillaires (15) rendant l’utilisation d’une sonde gastrique pour l’alimentation…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Prothèse Prothèse amovible

Article réservé à nos abonnés Prothèse amovible complète pédiatrique : réflexions thérapeutiques autour d’un cas clinique

Un jeune patient âgé de 5 ans se présente en consultation d’odontologie pédiatrique avec, comme seul antécédent médical connu, la...
Prothèse amovible

Article réservé à nos abonnés L’apport du numérique en prothèse amovible partielle

La révolution matériaux Les autorités européennes ont classé le cobalt (Co) comme une substance cancérogène C1B, mutagène M2 et toxique...
Prothèse Prothèse amovible

Article réservé à nos abonnés Les évolutions en prothèse amovible complète numérique

Plus de vingt-cinq ans se sont écoulés depuis les premières publications sur l’utilisation des méthodes de conception et de fabrication...
Prothèse

Article réservé à nos abonnés Intérêt d’une empreinte optique per-opératoire dans la gestion du profil d’émergence idéal lors d’une mise en charge immédiate

Cas clinique Une patiente de 58 ans consulte pour une réhabilitation bi-maxillaire fixée. L’examen clinique révèle un parodonte épais, ainsi...
Prothèse

Article réservé à nos abonnés Évaluation automatisée des préparations : mise en place d’un protocole inter-universitaire

L’intégration biologique, mécanique et esthétique des prothèses dentaires dépend en grande partie de la préparation [1, 2]. Même si cette...
Prothèse

Article réservé à nos abonnés Réhabilitation prothétique en situation d’oligodontie : apport du flux numérique

L’oligodontie se définit comme l’absence congénitale de plus de 6 dents, à l’exception des dents de sagesse [1]. Cette anomalie...