Le sourire « pauvre » reste un problème mal connu des orthodontistes malgré son préjudice esthétique important. Son traitement nécessite généralement des mécaniques égressives plutôt inhabituelles que nous essayerons d’exposer par ce cas clinique.
Avez-vous déjà vu un patient consulter pour avoir une classe I molaire et canine ? L’occlusion engrenante en classe I stricte est l’obsession des seuls orthodontistes. Les patients consultent généralement avec la même phrase en bouche : « Docteur, je veux avoir un beau sourire ! »
Nous, orthodontistes, croyons que le simple fait de remettre un patient en bonne classe I dentaire améliorera automatiquement, et comme par magie, l’esthétique de son sourire. C’est tout simplement faux, un biais cognitif.
Le cas présenté ici est un parfait exemple d’une occlusion plutôt normale qui pourtant ne se traduit pas par un sourire esthétique.
Examen Initial
La patiente, âgée de 27 ans, a été traitée orthodontiquement durant son adolescence pour une classe II. Elle est désormais en classe I stable.
Sa demande était qu’on la « laisse tranquille ». En effet, la jeune femme n’a jamais consulté à mon cabinet… Ayant déjà bénéficié d’un traitement orthodontique, elle pensait que son sourire ne pouvait être amélioré puisque ses dents étaient parfaitement alignées. Pas de chance pour elle, son frère est orthodontiste. Si les gens normaux se regardent dans les yeux en parlant, les orthodontistes regardent les dents… Jour après jour, je voyais bien que quelque chose clochait dans ce sourire.
À l’examen exo-buccal de face du sourire, nous voyons des dents parfaitement alignées. Pourtant, l’esthétique n’est pas optimale (fig. 1). En analysant le sourire plus minutieusement (fig. 2), nous remarquons que les molaires et les prémolaires bénéficient d’une bonne exposition latéralement, mais qu’au niveau antérieur, les incisives maxillaires…