Partie I : la fermeture d’espace - Revue de la littérature
Fermer ou ne pas fermer ? Telle est la question qui passionne les orthodontistes depuis plusieurs décennies. En 2016, avec les progrès de l’implantologie, de la dentisterie esthétique et adhésive, quel est le meilleur moyen de traiter nos patients présentant une agénésie des incisives latérales maxillaires ? Schématiquement, il existe trois grands choix thérapeutiques (4) : l’abstention, la fermeture et l’ouverture de l’espace d’agénésie.
Dans ce travail en deux parties, nous nous proposons d’étudier de façon objective ces techniques à travers les différents aspects documentés par la littérature internationale.
Dans cette première partie, nous nous intéresserons aux avantages et inconvénients de la fermeture orthodontique.
Principes thérapeutiques
Dans cette approche, la canine prend la place de l’incisive latérale et sa forme est modifiée par meulage simple (coronoplastie), par adjonction de résine composite ou par facette céramique. Le reste de l’arcade dentaire est mésialé, idéalement sans rétracter le secteur antérieur. Ainsi, les premières prémolaires prennent la place des canines et, sans extractions compensatrices, on obtient une occlusion de classe II thérapeutique. Des extractions sont possibles à l’arcade opposée, le plus souvent celles des secondes prémolaires mandibulaires afin de corriger un encombrement potentiel et de rétablir une classe I occlusale. Certains auteurs décrivent aussi l’extraction des incisives latérales mandibulaires (4). En cas d’agénésie unilatérale, il est possible de symétriser le sourire en extrayant l’incisive controlatérale, d’autant plus si cette dernière est riziforme.
Les principes de la substitution canine ont été parfaitement décrits par Rosa et Zachrisson (6), en intégrant les préceptes de Tuverson (7) sur le remodelage coronaire.
La modification morphologique de la canine (fig. 1) débute par une coronoplastie sélective, réalisée généralement…