Les patients atteints d’usure érosive (de nature chimique) consultent de manière quasi exponentielle au sein des cabinets avec des degrés d’atteinte parfois sévères à très sévères. Le diagnostic préalable (usure de nature érosive (chimique), abrasive, attritive, ou abfractive) est essentiel pour une prise en charge globale odonto-médicalisée souvent transversale (psychothérapeute, gastro-entérologue, médecin nutritionniste…).
Les processus érosifs sont assez insidieux et se font généralement sur le long cours. Ainsi, les patients sont souvent amenés à consulter tardivement et les praticiens, dans leur grande majorité, n’ont pas forcément reçu un enseignement contemporain spécifique à leur prise en charge. Une modification du sourire correspondant à un aplatissement de la courbe frontale esthétique, une diminution de la hauteur verticale des dents, une modification du ratio des dents antérieures ou encore la remarque d’un proche sont souvent les signaux d’appel pour une consultation, indépendamment de toute symptomatologie.
Le recours aux techniques adhésives les plus récentes apporte heureusement aujourd’hui une réponse forte, innovante et réversible sans condamner davantage les dents supports. C’est le point fondamental de ces traitements. Mais avant tout, la prise en charge de ce type de patient doit faire appel à une démarche réfléchie, logique, rationnelle et exigeante de la reconstruction afin de valider les 4 principaux aspects du traitement : biologique, biomécanique, fonctionnel et esthétique.
Ce schéma est celui qui a été proposé et enseigné par le Dr Francesca Vaillati et le Pr Urs Belser de la Faculté de médecine dentaire de Genève depuis 2008 au travers de la Technique en 3 temps (« Three steps technique ») [1-5].
Plus globalement, il s’agit d’appliquer un concept de dentisterie additive et non plus soustractive. C’est un changement de paradigme majeur dans le cadre de la dentisterie…