La place de la chirurgie dans le plan de traitement parodontal
La thérapeutique non chirurgicale bien exécutée suffit à elle seule à traiter avec succès la majorité des cas. Une revue systématique montre qu’il est possible d’observer une réduction de 1,7 mm de la profondeur de poche (PP), la fermeture de 74 % des poches de moins de 5 mm au départ, et la réduction du saignement au sondage, 6 à 8 mois après un traitement non chirurgical. Il est intéressant de noter que pour les PP peu élevées (4 à 6 mm), une réduction de poche de 1,5 mm peut être attendue, tandis que pour les poches plus profondes (≥ 7 mm), elle est estimée à 2,6 mm. Ainsi, l’approche non chirurgicale doit être considérée en première intention, non comme une simple étape préliminaire mais comme le traitement de référence de la parodontite (fig. 1). Elle limite ainsi le recours aux traitements complémentaires chirurgicaux aux coûts et à la morbidité plus élevés [1].
À cette phase de traitement étiologique succède la réévaluation clinique, effectuée au minimum entre six et huit semaines après l’instrumentation. En effet, si elle est effectuée trop tôt, l’indication chirurgicale pourrait être posée à tort sur un site ayant encore un potentiel de cicatrisation. Des réévaluations successives peuvent être faites jusqu’à 6, voire 12 mois dans des sites profonds où l’indication chirurgicale est envisagée. Cependant, le patient doit alors faire l’objet d’un suivi régulier tous les trois mois environ pour maintenir des conditions biologiques, notamment un contrôle de plaque efficace, compatibles avec une cicatrisation optimale. On estime que deux mois sont nécessaires à la recontamination d’une poche parodontale et que l’essentiel du gain d’attache se développe dans les trois premiers mois, mais la maturation de l’attache peut se faire jusqu’à cinq mois [3]. Il semble en général…