Thérapeutiques restauratrices versus implantologie. Retardons l’avulsion tant que possible.

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°15 - 14 avril 2021 (page 22-26)
Information dentaire

Depuis plusieurs décennies, l’implantologie prend une place de plus en plus importante dans nos décisions thérapeutiques. Les taux de survies implantaires avoisinent 95 % sur une période de dix ans, rendant ainsi cette technique séduisante. Derrière ces chiffres se cache cependant une autre réalité, les complications implantaires entraînant un taux de succès nettement plus faible [1]. De plus, une étude de 2014 [2] compare les taux de survie implantaire et ceux des dents traitées endodontiquement : 73,5/93,5 % contre 87/98 %. On comprend donc l’intérêt de repousser l’implantologie tant que possible [3], en particulier chez le patient jeune.

Coordination : Aude Ménard, Adrien Lastrade

Cas clinique

Une patiente de 41 ans se présente en urgence pour le descellement de couronnes solidarisées 23/24/25. À l’examen clinique, on note des piliers dentaires avec une faible hauteur coronaire, des lésions carieuses et une préparation intracanalaire invasive (fig. 1a-b). La 26 présente une mobilité de type 3, une égression, une exposition de la furcation et, après examen radiologique, une importante et ancienne perforation du plancher pulpaire. Radiologiquement, les traitements endodontiques sont insuffisants (fig. 2) et les dents 24/25 présentent une image apicale radio-claire.

Réflexion thérapeutique globale

Devant cette situation clinique, trois solutions thérapeutiques s’offrent à nous :

  • l’extraction et le remplacement par une prothèse amovible partielle. Cette solution n’est pas retenue car refusée par la patiente ;
  • l’extraction et le remplacement par des prothèses implantaires. Solution non retenue également, pour des raisons financières. La pose d’une seule prothèse implantaire pourrait être envisageable ;
  • conservation des dents avec des allongements coronaires, retraitements endodontiques et restaurations par prothèses fixées de 23-24-25, ainsi que l’avulsion de 26 non conservable.

Cette dernière solution, qui sera retenue, permet :

  • la conservation de 3 organes dentaires sur l’arcade [4] ;
  • de retarder en envisageant dans le moyen/long terme, l’implantologie ;
  • de diminuer le temps et le coût du traitement ; permettant le futur remplacement de 26 par une prothèse implantaire.

Après explication des bénéfices/risques à la patiente, la dernière solution est retenue. Cette thérapeutique reste cependant un compromis avec pour risque principal la fracture des piliers dentaires, qui entraînerait l’extraction et le choix parmi les deux premières solutions thérapeutiques.

Étapes cliniques

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