La conception d’un tenon intra-radiculaire sur une dent devant être couronnée est censée renforcer la résistance globale des tissus résiduels, bien que les opposants à ce type d’ancrage le considèrent davantage comme un facteur délétère pour la survie de la dent sur l’arcade [1]. Parmi les différentes options thérapeutiques, les tenons fibrés représentent une solution plus esthétique [2] que les inlay-cores métalliques, plus rapide et capable de répartir plus harmonieusement des contraintes dans la racine de la dent lors de l’application de forces occlusales [3]. Les tenons fibrés conventionnels sont constitués d’un tenon calibré en résine renforcée de fibres de verre, de carbone ou de quartz. Ils sont assemblés à la dent par une procédure de collage [4]. Leur inconvénient majeur reste cependant l’adaptation du tenon dans la racine, donc la possible épaisseur importante de colle qu’il est nécessaire d’ajouter pour le stabiliser.
Les progrès du numérique ont permis le développement de nouveaux biomatériaux en odontologie comme les blocs et disques pour la conception de tenons fibrés personnalisés par CFAO (Numerys GF, Itena Clinical). Après son apparition sur le marché en 2019, le Numerys GF a d’ailleurs obtenu le Prix de l’Innovation au Congrès de l’ADF. Il est composé selon le fabricant de 20 à 25 % de résine époxy et de 75 à 80 % de fibres de verre. Son assemblage à la dent se fait aussi par collage.
L’objectif ici est de comparer la résistance à la fracture de tenons fibrés conventionnels avec des tenons personnalisés usinés. L’absence de différence entre les deux types de tenons constitue l’hypothèse nulle.
Matériels et méthodes
Vingt incisives humaines saines extraites pour raisons parodontales ont été sectionnées 2 mm au-dessus de la jonction amélo-cémentaire, perpendiculairement au grand axe de leur racine, pour retirer leur couronne. Les traitements endodontiques ont…