La dentisterie adhésive moderne apporte des solutions pour soigner en préservant l’organe dentaire. En revanche, cela implique souvent des systèmes compliqués, coûteux et chronophages.
Les restaurations en techniques directes sont souvent négligées car peu rémunératrices et longues à mettre en œuvre (stratification, manipulation des matériaux composite, étapes de collage, etc.). Pourtant, dans le gradient thérapeutique introduit par Gil Tirlet et Jean Pierre Attal [1], la stratification est au centre de la préservation tissulaire.
La demande esthétique croissante des patients et la prise de conscience quant à la nécessité de sauvegarder les tissus dentaires doivent inciter à promouvoir la biomimétique introduite par Pascal Magne [2] expliquant l’importance de la préservation de l’organe dentaire et de la mise en œuvre de toutes les techniques pour le reconstruire et le conserver sur l’arcade. Cependant, il n’est pas encore possible, grâce aux matériaux modernes, d’en reproduire exactement la nature ; il faut garder en permanence une approche « bio-inspirée ».
À l’observation d’une molaire naturelle, il est possible de constater que l’émail et la dentine ont une disposition reproductible à l’intérieur de la dent (fig. 1) [3, 4]. La dentine est concave au niveau de la face occlusale et sa couleur est souvent très saturée. L’émail qui recouvre cette dentine sur la face occlusale est convexe et diminue avec l’âge.
Les conséquences sont nombreuses. Pour reconstituer une dent lors de la réalisation d’une restauration par résine composite il faut donc respecter ces deux volumes et posséder un système de composite qui permet de se rapprocher de ces notions [5-7].
L’objectif de cet article est donc d’expliquer comment faire face à de nombreuses situations cliniques en utilisant les techniques de stratification histo-anatomique des composites modernes et en répondant aux problématiques…