modules de recommandations cliniques pour le diagnostic et la prise en charge des lésions d’usure dentaire
L’usure dentaire est un phénomène d’origine multifactorielle conduisant à la perte des tissus dentaires durs, c’est-à-dire l’émail, la dentine et le cément [1]. Selon son origine, il est possible d’en distinguer deux catégories : l’usure mécanique, à la fois intrinsèque (attrition) et extrinsèque (abrasion), et l’usure chimique, là encore intrinsèque (érosion principalement liée au reflux gastrique) et extrinsèque (érosion liée à une alimentation trop acide) [2]. L’attrition est une usure mécanique intrinsèque provoquée par une fonction et/ou un bruxisme du sommeil (grincement de dents) générant des contacts dento-dentaires. L’abrasion désigne une usure mécanique extrinsèque, provoquée par d’autres facteurs qu’une fonction et/ou un bruxisme du sommeil, à savoir par des méthodes d’hygiène bucco-dentaire inadaptées et certaines habitudes comportementales comme par exemple se ronger les ongles ou mordiller les stylos. L’érosion désigne une usure d’origine chimique non causée par des lésions carieuses mais par une acidité intrinsèque (reflux gastrique) ou extrinsèque (régime alimentaire) ou des circonstances exceptionnelles (environnement acide des piscines couvertes, traitements médicaux acides…). Les mécanismes d’usure agissent rarement séparément mais interagissent plutôt mutuellement [3,4]. Étant donné que tous les individus mastiquent – et subissent par conséquent une usure mécanique intrinsèque – et que, dans nos sociétés modernes, la grande majorité de la population a un régime alimentaire érosif – et subit donc une usure chimique extrinsèque –, il est virtuellement impossible de séparer ces deux phénomènes.
Il a été récemment démontré que l’usure chimique extrinsèque joue un rôle de plus en plus important dans le processus d’usure dentaire d’origine multifactorielle [5]. Ceci peut être expliqué par une augmentation de la consommation de boissons et…