Syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil de l’adulte : quel traitement, pour quel patient ?

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°5 - 12 février 2025 (page 20-24)
Information dentaire

[Première parution : La lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale, Edimark, 2024;376:15-20]

Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est caractérisé par la survenue, au cours du sommeil, de collapsus partiels ou complets des voies aériennes supérieures (VAS) entraînant des épisodes d’hypoxie nocturnes répétés. Le SAHOS se traduit cliniquement par une riche symptomatologie tant nocturne que diurne et neurophysiologiquement par des arrêts respiratoires complets (apnées) ou partiels (hypopnées) avec des chutes de la SpO2 provoquant une hypoxémie chronique intermittente, mis en évidence sur la polysomnographie (PSG) ou polygraphie ventilatoire (PV). Ces phénomènes expliquent les conséquences délétères du SAHOS sur la vigilance, ainsi que sur le système cardiovasculaire et endocrinien notamment.

La prise en charge thérapeutique du SAHOS s’efforcera d’être personnalisée en fonction des données cliniques recueillies par l’écoute du patient, un interrogatoire, un examen physique et ORL rigoureux. Constatant que cette pathologie respiratoire nocturne est très hétérogène, de nombreuses études en clusters ont permis de décrire quelques grands phénotypes cliniques du SAHOS [1]. L’intérêt de ces groupes homogènes de patients est de donner des indications thérapeutiques, de tenter de prédire la réponse thérapeutique et de prévoir le degré d’adhésion au traitement par pression positive continue (PPC) [1, 2].

Établir le profil clinique de chaque patient

D’une façon pratique, le praticien va s’enquérir de l’histoire clinique du patient ; regrouper les facteurs de risque du SAHOS, dont certains ne sont pas modifiables (mais toutefois très importants) – le sexe, l’âge, l’ethnie, la génétique – et d’autres modifiables pouvant être la cible d’actions thérapeutiques : l’obésité, le tabagisme, la sédentarité ou l’inactivité physique ; va apprécier la sévérité des symptômes (ronflements, apnées constatées par l’entourage, qualité du sommeil et signes diurnes de fatigue ou de somnolence) ; va enfin noter les comorbidités, notamment cardiovasculaires, métaboliques, endocriniennes, psychiatriques ; et va rechercher l’existence d’une insomnie associée [3]. L’examen ORL notera les caractéristiques physiques du patient susceptibles d’avoir une indication thérapeutique personnalisée. Le clinicien cherchera aussi à connaître l’entourage familial du patient et devra tenir compte des préférences du patient pour toute décision thérapeutique.

Ces premières données vont déjà permettre une prise en charge adaptée et personnalisée pour chaque patient :

  • la suppression des facteurs favorisants tels la consommation d’alcool, le tabagisme, la prise de certains médicaments…

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