Hallucinations péri-implantaires ?
Les publications issues des conférences de consensus nous guident dans nos choix thérapeutiques. Prendre des décisions cliniques sur la base de tels rapports est la quintessence de la médecine basée sur la preuve. Il semble qu’il faille pourtant nuancer cette affirmation.
En février 2021, s’est tenue la 6e conférence de consensus de l’EAO (European Association of Osseointegration). Soixante-neuf experts de renommée mondiale étaient répartis en cinq groupes de travail. Le groupe 3 devait répondre à la question suivante :
Quelle est l’influence des caractéristiques de surface de l’implant sur l’incidence et la progression de la péri-implantite ?
Leur réponse s’appuie sur une revue systématique récente de la littérature [1] qui conclut : « Les expériences précliniques in vivo indiquent que les caractéristiques de surface des implants modifiés peuvent avoir un impact négatif significatif sur la progression de la péri-implantite, tandis que les études cliniques ne soutiennent pas l’idée qu’il existe une différence dans l’incidence de la péri-implantite entre les différents types de surfaces d’implant. »
En termes simples, dans les études animales, la progression de la péri-implantite est plus rapide si la surface de l’implant est rugueuse. Chez l’homme, à l’inverse, une surface rugueuse n’est pas un facteur de risque.
Sans surprise, la déclaration consensuelle émise par le groupe 3 reprend ces conclusions [2].
Fin de la polémique. Nous pouvons continuer à utiliser des implants à surface rugueuse tels que fabriqués par la plupart des sociétés. Ces surfaces modifiées, introduites en 2000 pour remplacer les surfaces usinées plus lisses, ne sont pas responsables de la prévalence élevée (1 patient sur 5) et bien documentée de la péri-implantite [3-11].
L’expérience clinique et les observations à long terme d’implantologistes ayant…