L’usure dentaire est un phénomène complexe, sous la dépendance de nombreux facteurs étiologiques qui lui donnent des formes cliniques variées [1, 2]. Plusieurs degrés d’atteinte peuvent être identifiés, grâce aux différents indices ou classifications proposés jusque-là. Le plus répandu semble être l’indice BEWE (Basic Erosive Wear Examination) qui reflète assez fidèlement l’état global de la denture, secteur par secteur [3, 4].
Les tout premiers stades de l’usure ne s’accompagnent quasiment jamais de doléances de la part du patient (fig. 1a-g). Elles permettent, en revanche, une information et une surveillance clinique régulière de la part de l’équipe soignante. Des corrections grâce à des changements diététiques, des conseils pour une hygiène bucco-dentaire moins agressive, le port d’une gouttière nocturne de protection du bruxisme, ou encore une prise en charge cognitive du bruxisme d’éveil sont autant de possibilités thérapeutiques à envisager dans ces situations débutantes.
Au contraire, lorsque l’usure atteint des stades avancés sur le plan clinique, il convient d’intervenir pour restaurer les fonctions, éliminer les sensibilités et améliorer l’esthétique. Le consensus thérapeutique européen fait clairement référence à l’utilisation des techniques additives, en composite ou en céramique, associées à des préparations minimalement invasives et adhésives [5].
Examen oro-facial préalable
Une des premières observations que doit faire le praticien est liée à la présence ou à l’absence de dysfonction temporo-mandibulaire (DTM) [6]. En effet, si une telle dysfonction est mise à jour et rapportée par le patient comme invalidante, il convient de traiter en premier lieu celle-ci avant de démarrer toute réhabilitation prothétique d’envergure [7-9].
Lorsqu’aucune DTM n’est rapportée, la prise en charge doit commencer…