Une méta-analyse publiée en 2021 rapporte qu’un adulte sur deux dans le monde présente au moins une dent avec une parodontite apicale (PA) : cela en fait un véritable problème de santé publique [2]. Les PA apparaissent plus fréquemment associées à des dents préalablement traitées endodontiquement qu’à des dents non traitées, ce qui corrobore les résultats d’études épidémiologiques françaises : 70 à 80 % des traitements endodontiques réalisés en pratique généraliste sont considérés comme inadéquats sur la base d’évaluation radiographique pour une prévalence de PA de l’ordre de 30 à 40 % [4-6]. Parmi les raisons multifactorielles expliquant ces échecs, la complexité technique de l’acte endodontique doit être mise en exergue. C’est pourquoi le praticien généraliste (PG) doit se poser la question des limites de sa pratique de l’endodontie.
Cet article a pour objectif d’aider les praticiens à identifier les situations endodontiques « complexes » dans lesquelles ils pourraient être amenés à référer le patient à un endodontiste.
Comment identifier des situations endodontiques complexes ?
L’anticipation du niveau de difficulté présumé de l’acte est un élément déterminant de la prise en charge en endodontie. Que la thérapeutique indiquée soit un traitement endodontique initial ou un retraitement endodontique (orthograde ou rétrograde), une analyse minutieuse de la situation doit être conduite avant le geste.
Un certain nombre de critères cliniques et radiologiques objectifs sont susceptibles d’induire des difficultés opérationnelles :
- Des facteurs liés à l’anatomie dentaire
Courbures canalaires, dents minéralisées/oblitérées ou apparaissant comme telles, anatomies canalaires atypiques, canaux surnuméraires, apex immatures…
- Des facteurs liés à l’historique dentaire
Dent préalablement traitée endodontiquement, gestion des traumas, gestion des thérapeutiques…