Le stress est par ailleurs favorisé par les états de dissonance cognitive [2]. Ceux-ci surviennent lorsque nous nous sentons obligés de faire quelque chose allant à l’encontre de nos valeurs, de notre intuition. C’est le cas lorsqu’un soignant n’a plus les moyens de répondre à sa mission telle qu’il la conçoit ; ou lorsqu’il n’a pas pu ou su dire non à une demande d’un patient alors que sa raison lui intimait le contraire…
Dans cette perspective, travailler à limiter les états de dissonance cognitive se présente comme une piste prometteuse pour réduire le stress des soignants, souvent vécu dans la solitude et le silence, car perdure cette idée qu’ils « ne doivent pas se montrer défaillants » [3]. Afin d’aider chacun à trouver des pistes pour réduire ses stress, la première partie de cet article répertorie des configurations à risque accru de stress pour la profession, et en particulier les populations de patients susceptibles d’accroître le stress chez les dentistes et orthodontistes. Et, dans un second temps, de rappeler l’importance de « savoir dire non » à ces stresseurs, et comment le dire, dès lors que nous sentons que c’est la juste posture. Ce « non » apparaît comme une solution évidente, garante de notre sécurité à tous, permettant ainsi aux soignants d’aborder des situations délicates sereinement et d’exercer leur mission dans les meilleures conditions possible.
Savoir repérer les configurations à risque accru de stress
Exposé à la dissonance cognitive, le cerveau humain n’a que trois options pour revenir à une position plus « confortable » : modifier ses valeurs, trouver des justifications et stopper son comportement. Si changer ses valeurs (voie 1) suppose d’avoir déjà mené une réflexion sur le problème – qu’il s’agisse de le traiter en prenant des décisions (bonnes ou moins bonnes, là n’est pas le sujet) –, et que trop rationaliser (voie…