Connaissances et pratiques des omnipraticiens français
Les scellements préventifs et thérapeutiques font partie de l’éventail des procédures cliniques appliquées à l’intervention minimale qui est le concept de prise en charge globale du patient regroupant toutes les mesures préventives et thérapeutiques à mettre en œuvre pour enrayer l’apparition, la progression et la récidive des maladies affectant les tissus durs dentaires et le parodonte (préventions primaire, secondaire et tertiaire) [1]. Ils peuvent être mis en place à titre préventif [2], mais aussi thérapeutique dans le cas de lésions carieuses non cavitaires [3, 4]. Ils consistent, dans les deux cas, en un acte strictement non invasif visant à combler les puits et sillons des faces occlusales avec un matériau adhésif. Réalisés à titre préventif, ils constituent une barrière physique étanche qui s’oppose à l’accumulation de plaque et à la déminéralisation. Réalisés à titre thérapeutique dans le cas de lésions carieuses non cavitaires, la barrière physique permet l’arrêt du processus carieux en privant les bactéries cariogènes présentes dans la lésion de carbohydrates fermentescibles [5]. En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) [6] a édicté, en 2005, des recommandations sur l’appréciation du risque carieux individuel (RCI) et les indications du scellement préventif des premières et deuxièmes molaires permanentes chez les sujets de moins de 18 ans. Elle recommande la pose de scellements préventifs chez les patients à RCI élevé et âgés de moins de 20 ans. Malheureusement, aucune recommandation, ni consensus n’existent en France concernant l’utilisation des scellements thérapeutiques. Il semble qu’il existe de grandes variations entre les recommandations en matière de scellements. Par exemple, aux États-Unis, Beauchamp et coll. et l’American Dental Association [7, 8] recommandent le placement de scellements préventifs lorsque le risque carieux est élevé à l’échelle individuelle ou…