Contexte
Le terme « hypominéralisation molaires incisives » (en anglais MIH, molar-incisor-hypomineralisation) a été défini en 2001 par Weerheijm et al. comme une anomalie d’origine systémique qui affecte au moins une des premières molaires permanentes, souvent associée à l’atteinte des incisives permanentes [1]. Aujourd’hui mondialement reconnu comme un problème potentiel de santé publique, avec notamment une prévalence française estimée à 18,7 % [2], la littérature scientifique reconnaît qu’il ne s’agit pas d’un défaut d’origine purement systémique, mais plutôt d’une affection à l’étiologie complexe [3] et n’atteignant pas uniquement les premières molaires et incisives permanentes [4, 5]. Le défaut hypominéralisé prend naissance au niveau de la jonction émail/dentine et se manifeste selon sa sévérité par des opacités délimitées de couleur blanc-crème à jaune-brun, avec une éventuelle perte d’émail post-éruptive localisée [1, 3]. Du fait de la porosité amélaire, les dents affectées présentent généralement des hypersensibilités dentinaires et sont sujettes au développement rapide de lésions carieuses [1, 3-5].
La problématique clinique de la dent MIH est triple : esthétique (défauts colorés), fonctionnelle (détérioration amélaire rapide) et biologique (hypersensibilité, susceptibilité à la carie). Lorsque la sévérité d’atteinte d’une molaire affectée nécessite une restauration indirecte, cette pièce collée aura quatre objectifs : protéger la pulpe des attaques extérieures, renforcer mécaniquement la dent, restaurer l’esthétique et la fonction. Cependant, le collage sur « tissu MIH » est compliqué, les recommandations actuelles sont d’éliminer l’ensemble du tissu hypominéralisé [6, 7]. A l’ère d’une dentisterie ultra-conservatrice, ne pouvons-nous pas « réparer » ce tissu et ainsi le conserver partiellement ? Aussi, lorsque l’élimination du tissu hypominéralisé…