Les dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) sont des conditions à multiples facettes dans lesquelles un certain nombre de facteurs interagissent (biomécaniques, neurophysiologiques, génétiques, environnementaux, psychologiques et comportementaux…) et jouent un rôle dans la physiopathologie, le diagnostic et la prise en charge [1].
Tandis que les experts de la communauté internationale soutiennent un modèle psychosocial de douleur, dans le contexte de la prise en charge de tels troubles, certains professionnels en dentisterie et en médecine de rééducation argumentent que les modèles de posture corporelle et d’occlusion dentaire devraient être utilisés pour évaluer et traiter les patients avec des DTM. Ces modèles, souvent décrits comme des philosophies, sont principalement basés sur des opinions personnelles soutenues par des assertions anecdotiques et empiriques et des observations cliniques. Une préoccupation potentielle vient du fait que ceci peut conduire à des procédures invasives et coûteuses qui ont pour but de traiter les DTM ou les douleurs musculosquelettiques, ou même de les prévenir par des corrections de l’occlusion dentaire.
D’un point de vue éthique, lorsqu’il s’agit de pertinence au niveau des soins de santé, de telles stratégies cliniques devraient être soutenues par des études de haute qualité sur la relation entre la correction d’anomalies biomécaniques présumées et la progression de la pathologie avec des preuves de leur supériorité au regard du standard de traitement conservateur.
Les partisans de la théorie occluso-posturale ont introduit de multiples méthodes d’évaluation pour mesurer la relation entre l’appareil manducateur et la posture corporelle et vice versa. L’électromyographie de surface (EMG), la kinésiographie (KG), la condylographie, les plates-formes posturales et baropodométriques ne sont que des exemples de procédés dits « utiles » pour évaluer et corriger…