La réalisation des composites antérieurs est une technique de choix pour la restauration d’une dent fracturée dans sa partie coronaire ou présentant des signes d’usure [1]. De mise en œuvre complexe, elle nécessite généralement le recours à plusieurs composites de couleurs différentes dont le choix est décisif pour obtenir une teinte satisfaisante ; des stratifications sont, à cet effet, couramment utilisées. La teinte finale est difficile à apprécier le jour J en raison de la déshydratation de la dent, elle doit être vérifiée lors d’une séance ultérieure. En outre, élaborer à main levée une morphologie aussi esthétique que fonctionnelle implique une certaine expertise et demeure un challenge pour l’omnipraticien.
Il faut bien maîtriser la manipulation de ces résines afin de créer une forme optimale, condition sine qua non pour obtenir un résultat satisfaisant.
Les techniques de composite injecté, pour lesquelles la forme est confiée au laboratoire de prothèse, associées aux performances esthétiques des nouvelles générations de résine composite permettent aujourd’hui d’aborder ces défis différemment.
L’injection est un procédé usuel de fabrication industrielle ; elle est utilisée depuis de nombreuses années dans différents domaines d’application. Son utilisation intrabuccale a été rendue possible grâce aux progrès des biomatériaux. Cette nouvelle approche pour réaliser les restaurations en technique directe est rapide, minimalement invasive et surtout reproductible, mais très exigeantes. Elle permet de réaliser des restaurations esthétiques et fonctionnelles fidèles à la modélisation esthétique préalablement créée par cire ajoutée (wax-up) ou digitalement.
Néanmoins, cette technique récente et séduisante dispose de peu de ressources en littérature et de peu recul pour permettre d’évaluer la réelle durabilité de ces traitements. En dentisterie comme en tout, la part d’inconnu…