La procédure d’érosion/infiltration est une thérapeutique connue et abondamment décrite dans la littérature [2, 3]. Il s’agissait au départ de traiter les lésions carieuses interproximales débutantes sans recourir à l’utilisation d’instruments rotatifs [4, 5]. Il a été ensuite démontré que ce protocole peu invasif était aussi efficace dans la prise en charge des lésions blanches présentes dans les secteurs antérieurs avec des implications esthétiques très intéressantes [6]. Ainsi, une analyse précise de chaque situation clinique, associée à une connaissance et une maîtrise des méthodes d’éclaircissement et d’érosion/infiltration, permet d’obtenir des résultats satisfaisants, prévisibles et reproductibles dans la gestion de problématiques esthétiques impliquant la présence de taches blanches au niveau de l’émail.
En injectant une résine fluide, d’indice de réflexion proche de celui de l’émail sain, dans les porosités d’une lésion hypominéralisée (lésion innée) ou déminéralisée (lésion acquise), le flux lumineux est beaucoup moins dévié et réfléchi, faisant ainsi optiquement disparaître la tache et renforçant par la même occasion cette zone d’émail plus poreux et donc plus fragile [7]. Mais pour une infiltration optimale dans sa profondeur, la surface de la lésion doit être préalablement déminéralisée par un acide chlorhydrique à 15 % (Icon®-Etch DMG), pour un accès direct à la lésion et une infiltration efficace [8]. Or, l’émail défectueux peut parfois être recouvert par de l’émail sain, rendant l’effet érosif de l’acide d’abord puis l’infiltration de la lésion par la résine plus difficiles avec un résultat moins efficace [2]. En effet, d’un point de vue anatomopathologique, ces atteintes amélaires sont d’une grande variabilité topographique, dimensionnelle et géographique dans l’épaisseur de l’émail. La difficulté réside donc dans la validation…