Cet article est une illustration de la pluridisciplinarité intervenant dans des situations complexes de réhabilitation prothétique avec atrophie du maxillaire.
Nous présentons ici les différentes étapes de temporisation pré et post-chirurgie ainsi que les étapes de réalisation d’un bridge d’usage implantoporté en mettant en avant les difficultés et contraintes rencontrées.
Le patient, âgé de 52 ans, est en bonne santé générale ; il présente un édentement et une atrophie du maxillaire conséquente à un accident de la voie publique à l’âge de 13 ans avec traumatisme facial. Il désire une réhabilitation prothétique fixée.
Analyse préopératoire
Exo-buccal (fig. 1a-b)
L’examen clinique, aidé des photographies du visage de face et de profil, permet d’établir un défaut de croissance (asymétrie faciale) de l’hémiface droite sur le plan transversal (séquelle du traumatisme) ainsi qu’une éversion des commissures labiales. Sur le plan sagittal, le profil du patient est ortho-frontal avec une rétrocheilie supérieure due à la rétromaxillie apparente. Sur le plan vertical, une légère diminution de la hauteur de l’étage intermédiaire est visible.
Endo-buccal (fig. 2a-c)
Au maxillaire, le patient est porteur d’une prothèse amovible partielle (PAP) transitoire inadaptée avec couronnes fraisées sur 25-26-27. Sur le plan ostéo-muqueux, le maxillaire présente une crête en U de largeur normale en secteur postérieur et fine en antérieur, un palais peu profond, une faible profondeur du vestibule et une crête flottante antérieure. Le parodonte en regard des couronnes fraisées est inflammatoire, avec présence de plaque et de tartre. L’espace biologique n’est pas respecté par les couronnes 25-26-27 solidarisées.
À la mandibule, le parodonte est légèrement inflammatoire avec présence de plaque généralisée. Les dents antérieures mandibulaires présentent des récessions de classe I. En postérieur…