La perte de surface dentaire est observée cliniquement sous forme d’attrition, d’abrasion, d’abfraction et d’érosion [1]. Elle peut être associée à des symptômes tels qu’une hypersensibilité dentaire et une altération de la fonction, et peut entraîner une modification de la morphologie de la dent affectée. L’érosion est chimique et provient d’acide qui resterait sur les dents [2]. Elle peut être aggravée par le frottement qui appliquerait l’acide sur les dents, l’usure tribochimique, la modification du comportement chimique des solides par action mécanique sur leurs surfaces. C’est pourquoi il n’est pas recommandé, par exemple, de se brosser les dents directement après des remontées acides ou un vomissement.
L’excès d’acides peut venir de plusieurs habitudes :
- de nouvelles modes de régime valorisant la place du cru, comme les chasseurs-cueilleurs,
- des habitudes liées au citron à forte dose,
- ou, de façon intrinsèque, comme chez les patients boulimiques qui se font vomir, des sucs gastriques qui se mélangent à la surface des dents.
Présentation du cas clinique
Chez ce patient, Johann, il est une autre forme de provenance : il a pratiqué la natation en compétition de haut niveau jusqu’à ses 25 ans, en ayant parfois plusieurs entraînements par jour. C’est donc le chlore qui a provoqué ses érosions.
Ce type d’érosion est bien décrit dans la littérature et ce, depuis les années 1980 [3-10]. Même si le chlore est basique, l’acide hypochloreux, ingéré à hautes doses mal contrôlées, sur de longues périodes, peut créer une érosion. Une fois l’émail perdu, la dentine continue de disparaître. Le patient se plaint de sensibilités qui s’accentuent mais surtout de sa gouttière d’avancée mandibulaire qui n’est pas assez rétentive et par conséquent inefficace contre l’apnée du sommeil.
Examen clinique et réflexions
Johann est un patient assez pudique lorsqu’il sourit…