Cette année, parmi la multitude de séances du programme scientifique, dix conférences étaient plus particulièrement dédiées à l’équipe dentaire. Celles-ci se voulaient dynamiques et interactives, comme les sujets évoqués. Le numérique s’invitant de plus en plus dans la pratique quotidienne des cabinets dentaires, il modifie les comportements de l’équipe : une conférence s’est intéressée précisément au rôle de l’assistant(e) dans la chaîne numérique ; une autre à sa participation dans la communication digitale du cabinet. Cependant, cette évolution ne doit pas faire oublier les fondamentaux : l’accompagnement du patient, en répondant à ses « petites questions » qui génèrent parfois de grandes inquiétudes, alimentées par la consultation d’internet (halitose, hypersensibilité…) ; et, bien évidemment, celui du praticien. La check-list, par exemple, permet de préparer le bloc opératoire et d’aborder l’acte chirurgical en toute sérénité… Nous avons suivi pour vous quatre conférences sur ces sujets.
Les différentes chaînes
Le monde dentaire a vécu plusieurs révolutions ; notamment au début des années 1970, avec le professeur François Duret qui développe la CFAO dentaire et initie le numérique en odontologie. Aujourd’hui, ces flux se développent dans nos cabinets dentaires.
La chaîne numérique est l’obtention d’une pièce prothétique par la voie numérique. On peut en distinguer trois (fig. 1) :
- une qui reprend les codes de la dentisterie conventionnelle avec l’apport du numérique (A) ;
- le chairside indirect (B) ;
- le chairside direct (C).
Les objectifs sont d’utiliser les nouvelles technologies, de tendre vers l’optimisation de la gestion du temps, de l’ergonomie, et de la rentabilité du cabinet dentaire.
Ainsi, si l’on décortique les trois flux de travail, la première chaîne permet de mieux utiliser son temps. Lors des étapes de modélisation, usinage et cuisson, l’intervalle disponible permet de voir d’autres patients. De plus, le prothésiste peut donner un délai avant réception de la pièce, ce qui permet de fixer aisément le rendez-vous suivant.
Le chairside indirect demande plus de patience, et le délai de réception des données de modélisation est incertain.
Le chairside direct demande de ne se concentrer que sur un seul patient durant toutes les étapes de travail, ce qui est très chronophage et réduit la rentabilité.
De plus, dans la première approche, le praticien substitut la caméra aux matériaux d’empreintes, et le prothésiste réalise la pièce prothétique. Le praticien doit acquérir des compétences vis-à-vis de cet outil et des biomatériaux d’usinage. Dans les deux autres approches, des compétences supplémentaires sont nécessaires pour pallier l’absence du prothésiste.
Les acteurs
Si l’on considère la première chaîne (fig. 1-A), la collaboration…