Présentation du cas
Un patient de 58 ans avec une hygiène bucco-dentaire correcte se présente pour la première fois en urgence au cabinet (fig. 1). Le tableau clinique révèle une pulpite irréversible sur la 27. Celle-ci serait apparue deux semaines après la réalisation d’un composite direct mésio-occluso-distal avec une forte proximité pulpaire. Une pulpotomie est réalisée en urgence pour calmer les symptômes et le patient est référé à un endodontiste (Dr Thierry Daniel) pour la conduite du traitement endodontique complet.
Protocole de préparation
Une digue sectorielle est mise en place avant la dépose de l’obturation coronaire provisoire (cavit) afin que le traitement endodontique (lui-même réalisé sous digue) ne soit en aucun cas exposé à un risque de contamination bactérienne (fig. 2).
Contrairement aux idées reçues, les tissus de la dent dépulpée (émail et dentine) ne sont pas intrinsèquement plus fragiles que ceux de la dent pulpée. La diminution de la résistance mécanique provient de la perte de substance, et notamment la perte de certains « renforts architecturaux ». La restauration en composite est donc déposée afin de pouvoir évaluer mécaniquement les structures résiduelles (fig. 3). La perte des deux crêtes marginales, associée à des parois restantes vestibulaire et palatine plus hautes que larges (bras de levier important) expose la dent au phénomène de déflexion cuspidienne. Il s’agit d’un écartement des cuspides l’une de l’autre sous l’effet des contraintes occlusales qui peut aboutir, dans certains cas (tout particulièrement sur les dents dépulpées), à une fracture corono-radiculaire irrécupérable, c’est-à-dire pour laquelle l’extraction serait inévitable [1].
La solution au problème de déflexion cuspidienne se trouve dans la réalisation d’un recouvrement cuspidien complet pour transformer un mode de travail en flexion (à risque de fracture) en un mode de travail…