Toute réhabilitation prothétique impliquant le secteur incisivo-canin soulève le problème de l’esthétique du visage, de l’harmonie dento-faciale et par là même de la symétrie. Ces éléments esthétiques prennent une place de plus en plus importante au sein de notre société. Néanmoins, ils ne doivent en aucun cas nous détourner du rôle primordial et complémentaire de la fonction. Le guide antérieur est l’exemple même de l’alliance de ces deux paramètres indissociables [1].
Il correspond à la prise en charge des mouvements mandibulaires excentrés, par les dents antérieures mandibulaires et maxillaires. Dans le concept de la protection mutuelle, ce guide antérieur entraîne le désengrènement des dents cuspidées, évitant ainsi les interférences postérieures. Ces trajets fonctionnels programmés réduisent [2, 3] :
• les surcharges dentaires (faible fréquence de contact sur les dents antérieures, absence sur les dents postérieures),
• le travail musculaire par symétrisation des fonctions (facilitation neuromusculaire, optimisation de la phonation et de la mastication),
• les contraintes articulaires.
La position des dents antérieures, leur morphologie et l’organisation occlusale générale confèrent au guide antérieur un rôle fonctionnel dans la manducation et reconstituent également le sourire et donc l’esthétique du visage.
La réussite d’une réhabilitation prothétique antérieure est évaluée non seulement par la restauration d’une fonction satisfaisante, mais aussi et surtout pour le patient, par une esthétique agréable. Les impératifs fonctionnels et esthétiques sont donc intimement interdépendants. Ainsi les analyses occlusales et esthétiques ne cessent de se rencontrer à chaque étape de la prise en charge. La concordance entre les deux aboutit au résultat le plus optimal possible. Le succès n’est pas quelque chose que l’on évalue le jour de la pose prothétique, c’est un suivi sur le long terme…