Reprendre son souffle ! La respiration et le stress

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°5 - 7 février 2024 (page 42-47)
Information dentaire
« Ça m’a coupé le souffle… », « L’air me manquait ! ». La respiration est vitale, essentielle. Elle est par ailleurs liée à une image symbolique forte. Le stress, lui, peut modifier le souffle. Il peut influer sur le rythme respiratoire, l’accélérer ou le ralentir. L’inverse est tout aussi vrai, le rythme respiratoire peut diminuer le stress ou l’aggraver. Dans notre pratique quotidienne, nous avons souvent tendance à éviter de souffler, au propre comme au figuré, et à réaliser des respirations de faible amplitude, voire à bloquer notre respiration lorsque nous réalisons des actes qui réclament toute notre concentration. Il existe heureusement des techniques respiratoires faciles à mettre en place qui peuvent nous permettre, ainsi que nos patients, de « déstresser ».

Souffle ou soupir

Le soupir peut être considéré comme un signe de tristesse, de soulagement ou d’épuisement. Dans une étude parue en 2016, Feldman et al. [3] démontrent que cette profonde respiration permettrait simplement à nos poumons de fonctionner normalement et ne serait pas volontaire, mais stimulée par des neurones cérébraux. Des voies peptidergiques qui se chevauchent, constituent le cœur d’un circuit de contrôle des soupirs qui intègre les données physiologiques et peut-être émotionnelles pour transformer les respirations normales en soupirs. Une personne soupire, en moyenne, toutes les 5 minutes, soit environ 12 fois par heure. Cela peut sembler excessif, mais c’est nécessaire pour un bon fonctionnement de nos poumons.

Les mécanismes du stress

Avant de développer les tenants et les aboutissants du stress, il est important de bien définir ce terme, qui est souvent utilisé de manière abusive et non opportune. Le stress est un ensemble de réactions physiologiques et psychologiques, c’est une processus d’adaptation de l’organisme face à une menace ou à des événements perçus comme dangereux. Il est la somme de tous les efforts d’ajustement à un environnement en mouvement.

Le terme stress vient du latin stringere, qui signifie « être tendu ».

C’est Walter Cannon qui, en 1915, a évoqué l’état de déséquilibre de l’organisme (hétérostasie) dans certaines situations [1]. Sa description scientifique du stress est « la réaction de lutte ou de fuite » via l’axe de stimulation du système sympathique, qui aboutit à la libération dans l’organisme de noradrénaline et d’adrénaline. Les effets de celles-ci sont :

  • tachycardie et palpitation ;
  • augmentation de la fréquence respiratoire et de la pression artérielle ;
  • dilatation des bronches et des pupilles ;
  • tremblements…

Si le flux sanguin diminue vers la peau, les intestins ou les reins, d’autres organes comme le…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Médecine

Article réservé à nos abonnés Activité physique et sportive en prévention secondaire

L’exercice physique (ou APS, pour activité physique et sportive) est reconnu comme ayant une action thérapeutique dans de nombreuses maladies...
Médecine

Article réservé à nos abonnés Activité physique et sportive en prévention primaire

APS et prévention primaire des maladies cardiovasculaires : des données probantes Dans une méta-analyse couvrant 196 articles, et concernant plus de 30 millions de...
Médecine

Article réservé à nos abonnés Scorbut infantile : un regain de vitamine

Observation Un jeune garçon de 4 ans est admis aux urgences pédiatriques pour une boiterie non fébrile évoluant depuis 72 heures....
Médecine

Article réservé à nos abonnés Syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil de l’adulte : quel traitement, pour quel patient ?

La prise en charge thérapeutique du SAHOS s’efforcera d’être personnalisée en fonction des données cliniques recueillies par l’écoute du patient,...
Médecine

Article réservé à nos abonnés Bienfaits de l’activité physique et maladies cardiovasculaires, comment ça marche ?

Réponses cardiovasculaires à l’exercice musculaire aigu Le stress physiologique de l’exercice musculaire aigu perturbe l’homéostasie de l’organisme. L’importance de ses contraintes (hémodynamiques, métaboliques...
Médecine

Article réservé à nos abonnés Pharmacocinétique des médicaments chez la femme enceinte

L’administration de médicaments à la femme enceinte est essentiellement étudiée par le prisme du risque tératogène ou fœtotoxique. Pourtant, les...