Repenser le concept de prévention en cariologie

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°41 - 28 novembre 2018
Information dentaire
En dentisterie, le terme « prévention » est souvent associé aux notions d’épidémiologie et de santé publique ; pourtant, la prévention fait partie de l’omnipratique quotidienne sans que le praticien en ait forcément conscience. Cet article rappelle les différents types de prévention, primaire à tertiaire, associés à la cariologie pour introduire celle de prévention quaternaire plus récemment développée en médecine.

Objectifs des différents types de prévention

En 1995, Jamoulle et coll. [1] ont introduit le concept de prévention quaternaire (P4) qui, comme les préventions primaire (P1), secondaire (P2) et tertiaire (P3), peut s’envisager tant à l’échelle individuelle que populationnelle. En pratique, ces quatre niveaux de prévention font à la fois référence à l’état de santé ressenti par le patient lui-même et à celui apprécié par le médecin lors de la démarche diagnostique : le patient peut se sentir en forme ou malade, alors que le médecin détermine la présence ou l’absence de maladie. Ainsi les niveaux de prévention sont définis par les quatre combinaisons possibles entre ressenti du patient et analyse faite par le médecin (fig. 1) [2, 3].

La P1 comprend toutes les mesures permettant d’éviter l’apparition d’une maladie ; le patient se sent en forme et il y a absence de maladie.
La P2 vise à dépister la maladie aux stades les plus précoces, classiquement asymptomatiques, pour intercepter sa progression et ses effets à long terme ; le patient se sent en forme alors qu’il y a présence de maladie.
La P3 a pour objectif de traiter et prévenir les complications : le patient se sent malade en présence de maladie.
La P4 correspond donc à la dernière combinaison possible ; le patient se sent malade et il y a absence de maladie ; il attend donc de son médecin qu’il trouve le problème. Dès lors, le médecin doit prendre des décisions éthiquement acceptables pour ne pas exposer son patient à un diagnostic faux positif qui pourrait l’inscrire dans une spirale de soins non nécessaires (surtraitements) avec des effets néfastes sur sa santé et des surcoûts de dépense de santé [4]. Manque d’attention, manque d’écoute, manque de connaissance, inadvertance, anxiété ou intérêt financier sont autant de facteurs liés au praticien qui peuvent entraîner un surdiagnostic et des surtraitements [5]. Par exemple…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité