Le mode de vie et les habitudes alimentaires de la société moderne ont contribué au développement de lésions dentaires telle l’érosion dentaire [1]. Ce phénomène d’érosion se caractérise par une attaque acide des tissus dentaires sans intervention de bactérie, contrairement à la maladie carieuse [2]. Lors d’une attaque acide, les ions H+ sont libérés de l’acide et adhèrent à la surface des tissus durs dentaires. Les ions phosphates et hydroxydes se dissolvent ensuite afin de maintenir l’équilibre de la solution au voisinage de la surface [3]. Les aliments et les boissons ayant un potentiel érosif ne contiennent pas ou très peu de calcium ou de phosphate. Ils sont donc sous-saturés et vont dissoudre le tissu minéral dentaire [4]. De telles attaques acides peuvent se produire chez les personnes consommant fréquemment des boissons acides comme les sodas ou les jus de fruit (apport d’acide extrinsèque), ou chez les patients souffrant d’un trouble de l’alimentation en association avec des vomissements ou souffrant de reflux gastro-œsophagien [5, 6]. Les premiers stades du processus d’érosion se caractérisent par le ramollissement de l’émail résultant de la déminéralisation partielle de la surface dentaire, stade durant lequel la reminéralisation de la lésion est encore possible, puisque le tissu restant peut servir de matrice pour le remplacement des minéraux perdus [7]. Les mesures de prévention des lésions érosives passent par des conseils alimentaires et d’hygiène bucco-dentaire ainsi que par l’application d’agents pharmacologiques minimisant la déminéralisation et favorisant la reminéralisation des tissus dentaires [1].
L’objectif de cet article est d’expliquer l’intérêt de l’utilisation des complexes phospho-calciques dans la reminéralisation de l’émail érodé. Une première partie est consacrée à des rappels fondamentaux sur les différents agents fluorés seuls ou associés à du phosphopeptide…
Reminéralisation des lésions érosives : intérêts des complexes phospho-calciques
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- Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°2 - 15 juin 2018 (page 111-116)
Ces dernières années, les chercheurs ont étudié les effets préventifs de différentes formulations à base de fluorures sur l’érosion dentaire avec des résultats positifs, bien que ces mécanismes soient limités à la surface ou à la subsurface de l’émail. Des études portant sur leur association avec d’autres agents préventifs tels que le phosphopeptide de caséine et le phosphate de calcium amorphe (CPP-ACP) mettent en évidence une amélioration de leur efficacité. Les produits contenant des phosphates et/ou des protéines peuvent interagir soit avec la pellicule acquise, augmentant son pouvoir de protection contre la déminéralisation, soit directement avec le tissu dentaire, en entrant en compétition avec des ions H+ sur des sites spécifiques de la surface dentaire. Par conséquent, l’avenir du fluorure combiné au CPP-ACP offre des perspectives prometteuses dans la prévention de l’érosion.
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