Les cliniciens et les chercheurs ont longtemps considéré l’occlusion comme étant l’un des facteurs étiologiques majeurs directs et/ou indirect, responsable des dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) [1]. En effet, déjà en 1934, Costen avait associé le développement de douleurs temporo-mandibulaires, de céphalées et de mauvaise position des condyles à un support dentaire postérieur réduit et à une supraclusion [2]. Par la suite, Thompson a indiqué qu’une malocclusion pouvait être responsable d’un déplacement postérieur et supérieur du condyle, suggérant la nécessité de déplacer le condyle vers le bas et vers l’avant [3].
Depuis, malocclusions et facteurs occlusaux ont été associés à des signes ou symptômes temporo-mandibulaires, et un nombre pertinent d’études a été publié [4,5], mais les corrélations rapportées sont peu nombreuses, faibles et basées essentiellement sur des recherches sans groupe témoin. Par ailleurs, certaines études comportant différents échantillons, bien qu’elles décrivent quelques associations, présentent des faiblesses dans leur conception avec une sélection inappropriée des échantillons.
Par conséquent, une possible association entre l’occlusion et les DTM ne s’est pas révélée pertinente au travers des études, et pourrait même être due au hasard [6]. Lorsque l’on considère les études de populations réalisées sur de larges échantillons, elles confirment qu’aucune relation n’a pu être établie entre les signes et les symptômes des DTM et la variation de plusieurs paramètres occlusaux [7-9]. En effet, les analyses statistiques spécifiquement conçues pour apprécier le potentiel de risque montrent que des surplombs et recouvrements de niveau important sont compatibles avec une fonction normale des muscles manducateurs et des ATM. Ainsi, tenter de prévenir les DTM en créant des relations de surplomb et de recouvrement « plus normales » par des…