L’oligodontie se définit comme l’absence congénitale de plus de 6 dents, à l’exception des dents de sagesse [1]. Cette anomalie est à l’origine d’importantes répercussions sur le plan fonctionnel (mastication, phonation), esthétique et psychosocial. L’altération de la qualité de vie liée à oligodontie est souvent considérable, notamment à la période de l’adolescence [2]. L’oligodontie peut être isolée (manifestation buccale uniquement) ou syndromique, comme dans les cas de dysplasie ectodermique (DE) [3]. Parmi les différentes formes cliniques de DE, la dysplasie ectodermique hypo/anhidrotique (DEH/DEA) est caractérisée par, outre l’oligodontie, une hypohidrose (atteinte des glandes sudoripares et sébacées) [4].
Parmi les anomalies bucco-dentaires, on note également une sécheresse buccale et des anomalies de forme et de structure des deux dentures. Des troubles fonctionnels (diminution des forces masticatoires) et squelettiques sont fréquemment associés : diminution de la dimension verticale d’occlusion (DVO) par insuffisance de hauteur alvéolaire, rétrusion maxillaire, protrusion et rotation antérieure de la mandibule, tendance à la classe III squelettique, manque d’occlusion fonctionnelle avec pour conséquence des syndromes algo-dysfonctionnels de l’appareil manducateur [4, 5].
En raison de la complexité de cette anomalie, une coopération pluridisciplinaire bien coordonnée est essentielle pour assurer la prise en charge des patients atteints [6, 7]. Cette prise en charge est multifactorielle, à la fois esthétique (attentes importantes des patients), mécanique (dents coniques et de dépouilles), occlusale (présence à la fois des dents temporaires et permanentes), fonctionnelle, mais aussi en lien avec la durée de la prise en charge et la compliance du patient [8, 9]. L’intégration de l’outil numérique a récemment été proposée pour optimiser cette prise en charge [10-12].
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