L’usure dentaire, au sens large, est le nouveau défi de ces dernières années dans la prise en charge des patients. En effet, les changements d’alimentation, l’augmentation de l’hygiène dentaire et les parafonctions au sein des populations augmentent le nombre de patients atteints de destructions coronaires. Parmi les causes à l’origine de ces usures [1], on retrouve :
- l’érosion causée par les attaques chimiques acides provenant soit de l’alimentation, soit de manière intrinsèque par des acides issus de reflux gastro-œsophagiens, ou lors de vomissements dans des pathologies de type anorexie-boulimie ;
- l’attrition pathologique, dont le bruxisme est la cause majeure ;
- l’abrasion deux ou trois corps, causée généralement par un brossage traumatique ou certaines habitudes iatrogènes, comme l’onychophagie ;
- l’abfraction dont le mécanisme principal suspecté est une occlusion traumatique.
Il est à noter toutefois que l’usure dentaire est un mécanisme multifactoriel regroupant généralement deux ou plus des mécanismes d’usure susmentionnés [2, 3].
L’objectif de cet article est de présenter une réhabilitation complète d’une patiente atteinte d’usures dentaires, essentiellement érosives, à l’aide de la technique « one-step, no-prep modifiée ».
La technique « one-step, no-prep », que l’on pourrait traduire par « une étape, pas de préparations », correspond, lors d’une perte de substance généralisée modérée à sévère, à une réhabilitation complète de la bouche sans préparation dentaire en utilisant des matériaux usinables, par confection-fabrication assistée par ordinateur (CFAO), sans passage par une phase provisoire. Pour le cas clinique présenté, une phase de temporisation provisoire par mock-up a été effectuée en accord avec la patiente afin de valider le plan de traitement, d’où la requalification de technique « one-step, no-prep modifiée ».