L’intelligence artificielle (IA) va révolutionner dans les années à venir le quotidien des praticiens en matière de diagnostic, de planification des traitements, de gestion des patients, ainsi que la formation initiale et continue. Les chirurgiens-dentistes bénéficient déjà d’outils basés sur l’IA, parfois sans le savoir, proposant d’améliorer leur précision et leur efficacité, tandis que la recherche ouvre chaque jour de nouvelles perspectives pour l’intégration de ces technologies dans notre quotidien. Cependant, la mise en place de systèmes d’IA soulève des préoccupations majeures pour notre communauté, notamment autour des questions de la transparence, de la sécurité et de l’équité de ces systèmes [1, 2].
Ces préoccupations sont et seront essentielles à l’adoption durable de l’IA par les praticiens, et elles doivent être résolues et clarifiées par un cadre juridique [3-6], que ce soit à l’échelle française et de l’Union européenne.
En effet, la France, puis plus récemment le Parlement européen ont adopté un cadre législatif qui vise à promouvoir une IA centrée sur l’utilisateur (humain) (European Commission 2019, 2024 [7, 8]), mais qui soit aussi digne de confiance, tout en garantissant les droits fondamentaux pour les patients et les professionnels de la santé.
Cet article propose d’analyser quelques points importants de cette règlementation et d’évaluer son impact potentiel pour les praticiens, notamment autour du cas d’étude de l’application Oralien de l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire (UFSBD).
Contexte et enjeux de l’IA de confiance
La question de la « confiance » dans les systèmes d’intelligence artificielle est cruciale, particulièrement pour les chirurgiens-dentistes, profession où les décisions susceptibles d’être basées sur l’IA peuvent influencer directement la santé et le bien-être des patients, mais aussi, in fine, la confiance que le patient…