L’acronyme MIH désigne l’Hypominéralisation Molaire-Incisive, une anomalie qualitative de l’émail dentaire, touchant une à quatre premières molaires permanentes (PMP) et pouvant s’accompagner d’une atteinte des incisives permanentes, voire d’autres dents dans une moindre mesure [1]. Le nombre de dents concernées augmente avec la sévérité de l’atteinte. L’étiologie de la MIH semble multifactorielle, liée à des facteurs génétiques, systémiques et environnementaux [2].
Cette anomalie est largement répandue, avec une prévalence moyenne de 8 à 21 %, mais des disparités selon les études et les populations étudiées [3, 4]. Une étude récente menée dans le Sud-Ouest de la France a rapporté une atteinte de 18,7 % des 856 enfants examinés [5].
Les lésions des PMP liées aux MIH se caractérisent par des opacités de l’émail bien délimitées, asymétriques, qui varient du blanc crémeux au jaune-brun [6]. L’épaisseur de l’émail est normale, mais le tissu apparaît poreux et fragile, ce qui peut entraîner des fractures post-éruptives de l’émail, laissant apparaître des plages dentinaires à nu dans les cas sévères [7]. Ces pertes précoces des surfaces occlusales des molaires ont un impact fonctionnel significatif et contribuent, avec l’aspect inesthétique des taches sur les dents antérieures permanentes, à une altération de la qualité de vie des patients [8].
Ce défaut de structure entraîne également des difficultés dans la prise en charge clinique. L’hyperesthésie provoquée rend le brossage difficile et insuffisant. Les dents atteintes ont une forte prédisposition aux lésions carieuses et sont plus difficiles à anesthésier. Le taux d’échec des restaurations sur dents hypominéralisées apparaît majoré en raison de la faible hauteur marginale d’émail résiduel et de la moindre efficacité du collage sur les dents affectées par la MIH. L’hygiène bucco-dentaire déficiente des jeunes…