Contexte
Les gestes médicaux, diagnostiques comme thérapeutiques, peuvent induire de l’anxiété chez les enfants, ce qui peut entraîner un comportement non coopérant [1, 2].
Les stratégies hypnotiques, accompagnées ou non de sédation consciente médicamenteuse, ne sont pas toujours suffisantes pour gérer cette anxiété [3, 4]. La sédation profonde est alors proposée, avec un risque de morbi-mortalité existant, des mois d’attente et une absence de suivi pouvant mener à des récidives. Dans ce contexte, les professionnels de santé sont parfois conduits à stabiliser les patients pour pouvoir réaliser certains actes urgents en sécurité, particulièrement chez les plus jeunes [5].
Définitions
Dans la littérature, plusieurs termes correspondent à cette contrainte physique, selon le degré de force perçu [6]. Les plus courants sont « contention » et « stabilisation protectrice ». Le terme de « contention » est, plus ou moins consciemment, associé à une pratique brutale, c’est pourquoi nous lui avons préféré, dans cet article, le terme de stabilisation protectrice (SP). La Haute Autorité de Santé (HAS) définit la contention médicale comme l’utilisation de tous moyens, méthodes, matériels ou vêtements empêchant ou restreignant les capacités de mouvements volontaires de tout ou partie du corps du patient.
La SP peut être active ou passive. La SP active fait appel à des moyens humains – les soignants et les accompagnants y participent (fig. 1). La SP passive, quant à elle, est effectuée par des moyens matériels (sangle, couverture lestée ou papoose board) (fig. 2).
Historique
Depuis l’Antiquité, cette pratique suscite un débat continu. Les premières références viennent de Caelius Aurelianus, qui voit la contrainte comme un moyen de protection, et de Celse, qui propose son utilisation à des fins pédagogiques. Au Moyen-Âge, la contrainte est principalement…