La reconstruction des dents antérieures délabrées fait depuis bien longtemps appel à la céramique. En effet, avant même les années 1960, des jackets en céramique feldspathiques montées sur des feuilles de platine permettaient de s’affranchir de l’armature métallique des coiffes céramo-métalliques (CCM). En 1965, MacLean réussit à stabiliser un noyau d’alumine capable de supporter le cosmétique feldspathique [1]. Puis, au tournant des années 1970 apparaissent les vitrocéramiques coulées et, en 1985, la frite alumineuse infiltrée (In-Ceram, Vita) [2]. À partir de 1990, Ivoclar développe ses céramiques pressées à chaud et renforcées par la leucite (Empress). Alors que les principes de la conception et fabrication assistée par ordinateur (CFAO) se concrétisent (Cerec). Trois ans plus tard, Vita propose des blocs de céramique usinables sur différentes machines, et Nobel commercialise des chapes alumineuses quasiment pures (Procera) [3]. Puis l’oxyde de zirconium s’invite dans la céramique en odontologie, pour renforcer les chapes alumineuses d’abord, pour confectionner des chapes en zircone pour les coiffes céramo-céramiques (CCC) et des éléments monolithiques des coiffes tout céramique (CTC) ensuite. En parallèle, l’avènement de l’assemblage par collage des éléments prothétiques sur les dents naturelles a facilité la diffusion et l’utilisation de CTC feldspathiques ou vitreuses, d’autant que ces matériaux simples à usiner ont pu s’intégrer dans les nouveaux flux de travail numériques, rapides et courts [4].
Aujourd’hui, la plupart des systèmes céramiques du XXe siècle sont devenus obsolètes ou ne sont plus disponibles. Seule la CCM reste d’actualité dans quelques rares indications.
Notre exercice professionnel a suivi les mutations des matériaux et des concepts vers une odontologie plus respectueuse des tissus, plus biologique, et plus esthétique. Cette évolution des céramiques d’hier à…