Nous pensons que tout le monde sait communiquer, parce que nous avons appris à parler depuis très longtemps. Pourtant, dans notre entourage familial et professionnel, le climat n’est pas toujours aussi chaleureux qu’on pourrait le désirer. Nous communiquons beaucoup sur les médias sociaux, mais c’est souvent une façon de nous isoler, plutôt que de nous réunir. On dit que la communication est un pont entre les gens, mais c’est trop souvent un pont sur lequel il circule peu de choses. Il est même possible d’affirmer que parfois, la communication est devenue l’ennemie de la relation.
J’invite le lecteur à interroger son rapport aux médias sociaux et peut-être, derrière cette première question, en poser une autre beaucoup plus audacieuse et personnelle : comment l’absence quasi-totale de communication verbale est-elle intervenue dans le choix de sa profession ou, pour les plus avancés dans leur carrière, comment perçoivent-ils aujourd’hui cette relative absence de communication, comme un manque ou au contraire un bénéfice ?
La relation, elle, fait référence à quelque chose de plus fondamental ; c’est une caractéristique de notre être en tant qu’il se définit comme lien à autrui. Dans ce sens, on pourrait dire de manière un peu sommaire que l’être humain, c’est de la relation : il est un être psychologique et social, c’est-à-dire marqué par les rapports qu’il entretient avec les autres.
Comment ne pas introduire ici la relation « fantasmée » entre un patient et un chirurgien-dentiste, c’est-à-dire montrer qu’en fait il n’y a pas de relation « neutre » puisque nous avons toujours une relation « dans la tête » avant de la vivre dans la réalité. Le patient (la patiente) va imaginer que son dentiste est célibataire, parent, sportif…
Il n’y a pas de relation ex nihilo. Ainsi, se rendre chez son chirurgien-dentiste (ou chez son psychanalyste) détermine une anticipation de la relation, liée…