Au cabinet dentaire, à partir de l’âge de 40 ans, près d’un patient sur deux présente une parodontite et un sur dix, une forme sévère. Les maladies cardiovasculaires (MCV) au sens large sont fréquentes et recouvrent des pathologies diverses : infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, hypertension, cardiomyopathies, etc. Elles sont responsables de 45 % de la mortalité en Europe et fortement liées au style de vie (tabac, sédentarité, nutrition).
La parodontite peut aujourd’hui être considérée comme un facteur de risque modifiable des maladies cardiovasculaires et son traitement a des bénéfices sur la santé cardiovasculaire. Chez les patients à risque cardiovasculaire, le traitement parodontal est sûr et efficace, mais nécessite une approche raisonnée basée sur les dernières recommandations de bonne pratique.
Recommandations actuelles de traitement de la parodontite
Les recommandations de traitement des parodontites de stades I à IV ont été élaborées par la Fédération Européenne de Parodontologie (EFP) [1, 2] à la suite de l’élaboration de la nouvelle classification des maladies parodontales (Chicago, 2017) [3]. Elles portent tout leur sens dans le cadre de la prise en charge des patients présentant une MCV compte tenu du risque accru de MCV chez les patients atteints de parodontite [4].
Ces recommandations de traitement s’articulent en quatre étapes chronologiquement dépendantes.
La première étape : modifications comportementales et motivationnelles du patient + contrôle des facteurs de risque systémiques et locaux modifiables
- Techniques d’hygiène orale (démonstration, prescription, conseils).
- Détartrage supra-gingival : acte sans risque hémorragique.
- Suppression des facteurs locaux de rétention de plaque dentaire : lésions carieuses, soins restaurateurs/prothétiques à reprendre si nécessaire.
- Si accroissement gingival lié à la prise d’antihypertenseur de…