La thérapeutique du bridge collé cantilever antérieur à une ailette en céramique présente aujourd’hui toutes les preuves cliniques de sa longévité et elle est largement validée par la communauté scientifique [1-3]. Elle fait partie intégrante de notre arsenal thérapeutique et est même devenue une norme de référence pour l’enseignement clinique. Elle a été approuvée depuis 2017 par la Sécurité sociale avec une codification CCAM propre (HBLD093) et un remboursement. Ces bridges présentent de nombreux avantages par rapport à la thérapeutique implantaire : la rapidité du traitement, l’absence de nécessité de greffe osseuse, la possibilité d’évolution avec la croissance continue du patient, ainsi qu’une gestion esthétique plus aisée. Contrairement à l’implantologie, en cas d’échec, la réintervention est simple et les complications biologiques sont faibles [4]. De plus, les patients rapportent qu’ils sont très satisfaits de cette thérapeutique et ne semblent pas affectés par l’occurrence de l’échec [5].
Au vu du succès de cette thérapeutique en antérieur, il a été proposé de l’élargir au secteur postérieur. Si elle n’y est pas encore assez éprouvée cliniquement pour l’indiquer avec un haut niveau de preuve, les résultats des données biomécaniques in vitro [6], d’études cliniques [7, 8] et d’un cas clinique avec plus de dix ans de recul [9] sont prometteurs et encouragent à proposer cette thérapeutique à certains patients dans des cas singuliers.
Plusieurs articles présentent le bridge collé cantilever postérieur comme une alternative très intéressante à l’implantologie dans les cas de contre-indications implantaires [9-11]. La particularité de cet article est de présenter un rapport de cas sur une situation clinique sans contre-indication implantaire absolue, mais avec une somme d’éléments défavorables. Dans cet article, nous détaillerons en 13 points, selon les lignes directrices…