Les progrès de la science des matériaux ont conduit à l’introduction des Polyarylethercétone(PAEK) , une famille de polymères thermoplastiques de haute performance dont font partie le Polyéthercétonecétone(PEKK) et le PEEK [1], deux matériaux déjà décrits dans les numéros précédents de BMC [2]. Le PEEK est un polymère semi-cristallin poly-aromatique thermoplastique, utilisé dans le milieu industriel depuis le début des années 1980. Sa structure cristallographique dépend de sa mise en forme thermique et de sa vitesse de refroidissement, deux paramètres clés qui influencent directement ses propriétés mécaniques. Sa première véritable application médicale a été développée à la fin des années 1990 pour en faire un substitut aux prothèses orthopédiques métalliques et céramiques. Il a également été utilisé en chirurgie plastique cranio-maxillo-faciale. Ce n’est que depuis une dizaine d’années qu’il commence à être utilisé en odontologie, principalement pour la constitution de châssis de prothèses amovibles partielles [3], notamment dans les cas d’allergies au nickel. Très léger, le PEEK présente notamment l’avantage, par rapport aux matériaux métalliques, de ne pas subir de phénomène de corrosion [4, 5].
L’absence de monomères dans sa structure en fait un matériau hypoallergénique [6, 7] qui causerait moins de réactions d’hypersensibilité chez les patients que les autres polymères. À ce jour, seuls deux cas ont été rapportés dans la littérature internationale concernant de possibles réactions allergiques à des matériaux en PEEK utilisés en médecine [8, 9]. En outre, l’adhésion de bactéries au PEEK est considérée comme très faible et s’avère similaire à celle des matériaux comme le titane, la zircone ou même le PMMA [3, 10].
Son excellente biocompatibilité en fait d’ailleurs un biomatériau susceptible d’être implanté au long cours dans l’organisme humain. Cependant…